Rencontre avec denis benarrosh

Si il y a, bien loin de notre pays, des noms de batteurs et percussionnistes qui font rêver, je vous invite à découvrir ou à mieux connaitre aujourd’hui, celui que je qualifierais de légende dans notre pays de FRANCE, et plus loin encore :

Monsieur Denis BENARROSH, aussi talentueux que généreux, est d’un contact humain des plus merveilleux.

C’est dans les Arènes de Nîmes quelques heures avant le concert avec Jean Louis Aubert, que mon ami Thomas Frentz et moi-même, discutions avec Richard Kolinka, quand Denis est arrivé devant nous, quelle surprise des plus agréables de pouvoir rencontrer
un tel homme, qui a  fait tant de choses dans notre paysage musical.


Denis vient de finir les batteries, pour le nouvel album de Françis Cabrel, qui sortira en septembre prochain. (2012)
Tout au long de sa carrière il a joué sur plus de 450 albums.

Il a oeuvré entre autre pour Francis Cabrel, Johnny Halliday, Julien Clair, Claude Nougaro, Pascal Obispo, Christophe Maé, Véronique Sanson,
Patricia Kass, I Muvrini, Jean Louis Aubert, Raphael, Didier Lockwood, etc........
En bref, un carnet de route toujours bien rempli, pour notre plus grand plaisir.

Denis, merci du temps que tu as consacré pour cette interview, et pour cet immense talent que tu as su mettre au service de la musique, pour nous emmener toujours plus loin.

     Comme quoi....

Le 30 juillet 2011, je faisais ma première interview avec Richard Kolinka pour lancer la rubrique «Rencontre avec les artistes».

Un an plus tard (enfin presque) le 10 juillet 2012, j’ai bouclé ma première année avec l’interview de Denis Benarrosh, complice de Richard,   qui jouent tous deux pour la tournée de jean Louis Aubert.

1) Peux-tu nous dire comment t'es venu l'envie de jouer de la batterie et des percussions ?


Ma mère me disais que petit je tapais partout, tout ça c'est vraiment confirmé plus tard…
Mes parents écoutaient beaucoup de disques, de rock and roll, de  musique cubaine.
J'ai aussi un grand frère qui m'a beaucoup influencé, et m'a fait écouter beaucoup de musiques différentes.
J'ai encore aujourd'hui, le souvenir du premier disque que j'ai écouté, c'était un disque de Ray Charles 

What I Say, son rythme me rendait fou, toujours d’ailleurs !
http://www.youtube.com/watch?v=vzkLs7ymZqU


J'avais cinq ou six ans quand j'écoutais ce disque, qui a dû tourner au moins deux mille fois, je l'ai usé.
C'était un 33 tours, il y avait plein de bons titres dessus, comme, I Got a Woman.   

http://www.youtube.com/watch?v=3IQBKWdXnqU

Après j'ai le souvenir d'Elvis, des Beatles, et puis, ça a fait son chemin.
Un chemin que j'ai suivi sans me poser de question, tout en gardant cette passion pour la musique.
Parallèlement au même âge, le dessin était une autre passion, ça a même pris le dessus sur la musique jusqu'à l'âge de quatorze, quinze ans, puis la musique est revenue progressivement.


2) A quel âge as tu entrepris de jouer dans un groupe pour la première fois ?

Mon premier groupe, j'avais 15 ans, c'était avec *Jean Marc Jafet un excellent bassiste de jazz qui évolue aussi dans la musique brésilienne, il a joué aussi avec Marcia Maria, Dédé Ceccarelli, Les Etoiles, Richard Galliano, Trio Sud, beaucoup de monde dans ce circuit.
* http://www.youtube.com/watch?v=iBTJm5dQjf4


3) Tu as environ 450 albums auxquels tu as participé dans ta carrière, qu'est ce qu'il fait selon toi que les artistes te demandent et te redemandent ?

Je me pose souvent la question, mais sans essayer d’être modeste ou prétentieux, je pense que je dois apporter quelque chose qui plait, qui est différent, et que je suis sérieux…


Ajouté à cela le fait que, lorsque ton nom apparaît souvent dans des albums qui ont marché, les gens qui font appel à toi, te font naturellement confiance..



4) Tu es beaucoup demandé, penses-tu que c'est à cause d'un son différent que tu apportes ?


Sans doute. Au départ j'étais batteur, les percussions ne sont venues que plus tard. J'ai passé 5 ans aux Etats-Unis, et là-bas, je ne jouais que des percussions, lorsque je suis arrivé à Paris, on a commencé à m’appeler pour des séances aux percussions.

J'ai eu par la suite envie de me remettre à la batterie, uniquement pour le plaisir mais je ne voulais pas avoir un son commun « actuel », je suis un grand nostalgique du son des Big Bands des années quarante, cinquante, soixante, et de rock an roll !


J'ai monté un groupe de New Orleans Rhythm and Blues (qui a donné naissance au rock and roll), on jouait des chansons de Fats Domino, Ray Charles de l'époque Atlantic, Little Richard, Louis Jordan, de la bonne musique pour danser.


Et je voulais jouer ça avec le son qui me plaisait, c'est à dire le son de cette époque, ouvert sans muffling, proche du jazz en fait.
En même temps j'étais très content de continuer ma carrière de percussionniste.


Et puis, le fait de jouer avec ce son là, a fini par se savoir grâce à des amis musiciens, et on a commencé à m’appeler pour donner une autre couleur d’abord sur quelques titres d’un album, puis ensuite des albums entiers.
Evidemment, en même temps je faisais aussi les percussions.

Mon nom s'est associé à ce genre de son, je suppose…


5) Comment a débuté ta collaboration avec Francis Cabrel ?


A peu près 1 an après mon arrivée à Paris, Dominique Bertram m’a demandé de jouer sur l’album de V. Sanson « Moi le venin »dont le batteur était Manu Katché.
Plus tard il enregistrait *Sarbacane avec Francis et il m’a recommandé pour les percussions, appuyé aussi par Bernard Paganotti et une DA de Sony qui m’aimait bien et me faisait travailler souvent.
*
http://www.youtube.com/watchv=JIEory57NY0&feature=related


6) Qu’en est-il de ta collaboration avec Francis Cabrel ?

Et bien nous continuons... j'ai fait 3 albums aux percussions, et ensuite je suis passé à la batterie.


Nous venons justement de finir un album qui sortira à la rentrée, « un album parenthèse » pour lui, car c'est un album d'adaptations.

7) Il y a justement dans l'album de Francis "Un samedi soir sur la terre" le titre  *" La corrida " qui, à l'intro, a un son de percussion assez particulier, on croirait entendre une énorme grosse caisse, qu'est ce ?

Oui j’ai joué ça sur un djembé, je me souviens que Francis voulait quelque chose de particulier, il m'avait chanté la rythmique qu'il voulait entre le grave et l'aigu, et je ne sais pas pourquoi, le son du djembé m'est venu en tête, je l'ai proposé, et il a trouvé ça super.


Le grave que l'on entend est bien celui d'un djembé, avec un back beat sur le coté plus aigu, ce qui donne l'impression d'entendre une batterie.
* https://www.youtube.com/watch?v=m1ET6SEtwbc


8) Pourquoi un kit si minimaliste ?

Le kit avec lequel je joue, sur cette partie de tournée avec Jean Louis, est effectivement très dépouillé…
J'avais envie de changer, j'essaie plein de choses différentes toujours, pour voir comment je peux m’en sortir…ça me fait jouer autrement.

Je voudrais bien essayer des choses encore plus drastiques parfois, mais la musique ne s'y prête pas trop, alors je m'adapte.


Ce qui est sûr c’est que plus ça va, plus j'enlève de choses.
Je n'ai jamais eu de gros kits, le kit le plus important pour moi est un tom alto, un tom basse, une caisse claire, et une grosse caisse, un charley, et éventuellement, deux ou trois cymbales, pas plus.

Je ne supporte plus les cymbales crash, je les ai donc supprimées, et quand je peux éviter de faire le drive sur une charley, je la remplace par autre chose… ou pas d’ailleurs !
Je préfère chercher des textures différentes.
Le fait d'avoir joué beaucoup de percussions m'a donné un sens de la texture, et il y a tellement de sons disponibles, c’est à l’infini !

Et comme je ne suis pas un batteur très démonstratif, je n'ai pas besoin de plusieurs toms, c'est pour ça j'avais envie d’un kit très minimaliste.
De plus comme Richard a un jeu très fourni, et qu’il fait ça à merveille, je préfère rester sobre, ça me convient tout à fait !
Par contre, j’ai pas mal de petites percussions autour de moi.

9) Est-ce que les sons de percus ont influencé ta façon de monter ton kit ?

Pas pour monter mon kit, mais dans ma manière de jouer oui  beaucoup.
Comme je te le disais, les sons que l’on peut obtenir avec des percussions sont infinis, pourquoi ne pas les intégrer dans la batterie, on a souvent de bonnes surprises, mais attention il faut que la musique s’y prête, bien sûr !



10 ) Comment prépares-tu une séance de studio, sur le plan musical comme sur le plan matériel ?

Je ne peux pas toujours préparer l'aspect musical, parce que je ne sais pas toujours ce que je vais avoir à jouer, mais il m'arrive parfois de recevoir les chansons en mp3.


Pour des raisons économiques, nous n'avons plus vraiment le temps de réfléchir en studio à ce qui doit se faire, alors quand j'en ai la possibilité, je les écoute avant, pour gagner du temps.

Mais la plupart du temps, quand j'arrive au studio et que je ne sais pas ce que je vais jouer, je demande toujours au moins quelle est la couleur musicale pour avoir une direction.

Cela me permet de sélectionner le matériel, j'ai l'habitude, j'amène avec moi de quoi couvrir deux ou trois styles différents.

J'amène en général un kit Ludwig en 22 / 13 / 16 des années 60, plus un kit vraiment plus gros, plus organique, plus sombre.
Je prends aussi bien sûr cinq ou six caisses-claires qui couvrent à peu près tous les sons, et grand kit de cymbales.

J'en ai beaucoup, j'y attache une très grande importance.

11) Tu joues plus sur  du matériel Vintage, ou plus récent ?

Vintage bien sûr, mais j'ai une Ludwig qui doit être de 2007, qui sonne vraiment très bien, que j'amène parfois en studio, mais tout ce que j'ai date des années 40 aux années 70. 
Je n'ai rien, ni d'avant, ni après.

J'ai grandi avec des groupes dont nous avons déjà parlé ensemble, dont les batteurs étaient Ringo Star pour
The Beatles, Charlie Wats pour les Rolling Stones, Mitch Mitchell pour Jimmy Hendrix, Hal Blaine et Earl Palmer pour The Beach Boys, Keith Moon pour The Who, John Bonham pour Led Zeppelin.

Tous ces gens là,  ne jouaient que sur des Ludwig ou des Gretsch, j'ai donc besoin d'avoir cela sous mes mains,
pour m'inspirer.
Evidemment, je n'ai rien contre les batteries japonaises, elles sonnent très bien, mais ça ne m'inspire pas.


Il y a tout de même, de grands batteurs qui jouent sur des batteries japonaises, à commencer par Steve Gadd, mais je suis plus ému par une photo d'un batteur de Big Band des années 40, que par un batteur de maintenant, jouant sur une batterie d'aujourd'hui.

12 ) Comment as-tu commencé à travailler avec Jean Louis Aubert, et pourquoi mettre deux batteurs sur scène ?

Nous nous sommes rencontrés pour une musique de film, recommandé par Dominique Blanc Francard et Bénédicte Schmidt du studio Labomatic.
Jean- Louis avait aimé ce que j'avais fait, et pour son album Roc Eclair, il a pensé à moi et m'a appelé.


J'ai joué sur 4 titres, et Jean-louis a fait le reste des batteries tout seul, sur mes batteries que je lui avait laissées.

Pour les 2 batteries sur scène, je pense qu'il a voulu faire un mélange de deux styles, il s’est dit qu’entre le jeu fourni, unique et le son tendu de Richard et le mien plus dépouillé, avec des sons assez gras, il y avait quelque chose à faire !!
Donc "pourquoi je ne ferais pas jouer les deux ensemble ? "


Mais après il s’agissait de savoir si c’était une bonne idée, si nous allions nous entendre humainement et musicalement, si ça pouvait coller ?


Ça s’est avéré être une excellente idée, car Richard et moi avons de suite accroché, nous ne nous sommes même pas posé la question, Richard est quelqu'un de très ouvert, chaleureux et gentil.

Nous avons joué ensemble, et nous nous sommes mis l'un à l'écoute de l'autre, chacun a trouvé ses propres parties à jouer, et Jean Louis a été vite rassuré, il est plus que ravi, c'est effectivement un beau mélange.

13 ) Vu le nombre d'artistes avec qui  tu as joué, y en a t-il encore avec qui tu aimerais travailler

Non, pas en France en tout cas.

J’ai eu la chance de jouer avec tous ceux avec qui j'avais envie de jouer.

Adolescent, je rêvais de jouer avec Claude Nougaro, j'ai fait 2 tournées et 3 albums avec lui.

Pour Francis, ça a été une très belle découverte, je ne le connaissais pas, parce que j'habitais aux Etats-Unis à l’époque de ses premiers albums, je l'ai découvert en rentrant en France.

Il m'a appris et fait découvrir beaucoup de choses, un grand musicien et bien sûr un énorme auteur compositeur.

Et j’ai aussi la chance de travailler avec Benjamin Biolay, un artiste exceptionnel dans cette nouvelle génération.


14) Y a-t'il des marques qui t'accompagnent ?

Je suis un inconditionnel de Ludwig, surtout celles des années 60,70, pour moi se sont les meilleures années, elles sont très polyvalentes.


Elles se règlent facilement, on peut les jouer comme un vrai batteur de rock, ou on peut les jouer comme un batteur de jazz.

Elles couvrent un peu tout, en studio j'en amène toujours une, suivant le réglage que je fais, j’arrive à avoir une grande palette de sons.

J'aime beaucoup Gretsch, c'est très particulier, pas facile à jouer, et j'adore aussi les vieilles Radio King des années quarante et cinquante, elles sont magnifiques.


15) Y a-t'il une caisse claire, que tu affectionnes en particulier pour le studio ou la scène ?

Il y a deux ou trois caisses claires qui sont pour moi indispensables:  une bonne caisse -claire en bois, ça peut être une Ludwig, une Radio King Slingerland années 40 ou 50, ce sont vraiment des caisses claires qu'il faut avoir, mais s'il y a une caisse claire à prendre, c'est bien la Ludwig Supraphonic LM400 ou la Ultra Classic 400, une caisse claire passe partout, qui peut être jouée détendue pour un son très mat, très profond ou au contraire très tendue (batteurs de James Brown).
Réglée moyennement tendue, ça fait un beau son pop Anglaise, c'est vraiment une caisse claire incontournable.

Il y en a une autre que j'adore, très difficile à trouver, et pas utilisable partout…qui a un son unique c'est la Rolling Bombers de Radio King, fabriquée dans les années quarante, j'ai d'ailleurs tout le kit, que je garde précieusement.


Capelle m'a fait une magnifique reproduction de cette batterie d'ailleurs, que j’ai utilisée pour toute la tournée de
Jean Louis.
La particularité de ce kit est qu’il y très peu de métal, tout est en bois même les coquilles.
Le son rappelle les tambours africains.
Pas facile à jouer mais beaucoup de caractère !


16)  As- tu un souvenir à partager, une anecdote par exemple ?

Bien sûr, quand j'habitais Los Angeles, je jouais des percussions dans 4 ou 5 groupes, et nous écumions tous les clubs de la ville.
C'était l'époque ou il y avait 3 ou 4 groupes qui jouaient dans le même club, le même soir.


On jouait et les groupes qui passaient n'étaient pas très connus, nous n'avions personne pour nous aider, pas de backliner…

Quand j'arrivais avec ma voiture pleine de percus, je devais tout monter, je jouais puis je démontais le plus rapidement possible, pour laisser la place au groupe suivant.
Et souvent quand on finit de jouer il y a toujours des gens qui viennent de parler, certains ne sont pas toujours très nets, et tu n'as pas toujours envie de leur parler, car tu es obligé de démonter très vite.

Et un soir après avoir fini de jouer, je démontais et je vois quelqu'un s'approcher de moi, il faisait très sombre, et je ne voyais pas du tout son visage.

Il me parlait beaucoup, et me complimentait sur mon jeu de percussion, et moi, je ne le regardais même pas, je me disais : " mais qu'est ce qu'il me casse les pieds encore celui là", car encore une fois, j'avais peu de temps pour  le démontage, mais, le gars était là, il insistait, il me parlait.

Finalement, quand j'ai eu fini de tout démonter, comme il était encore là,  je me suis m'avancé vers lui, il me tend la main, et me dit, "désolé, j'ai oublié de me présenter, je m'appelle Mitch Mitchell, je me suis senti assez ridicule…

C'était assez cocasse, quand je pense que j'étais à deux doigts de l'envoyer balader, c'était assez drôle.  


17) Te protéger les oreilles, c'est primordial pour toi ?

Oui, surtout que pendant des années, nous n'étions pas vraiment informés du mal que ça pouvait déclencher à nos oreilles d'écouter ou de jouer de la musique aussi fort, surtout en temps que batteur.

J'ai eu mon époque, ou je tapais sur mes cymbales comme un malade, et comme les cymbales sont à hauteur d'oreille, ça les endommage très vite.


Je me suis aperçu, au fil des années, que j'ai perdu un peu d'audition.
Quand on est jeune, on ne s'en aperçoit pas, c'est quand on arrive à la quarantaine, qu'on commence à sentir les effets secondaires.


Donc, oui, je me protège les oreilles, depuis quelques années maintenant.

Par contre en studio, c'est très difficile, car neuf fois sur dix, on est obligé de jouer avec un clic.
Comme il y a une musique enregistrée dessus, et que tu joues avec d'autres musiciens qu'il faut entendre jouer, tu as la batterie que tu reçois en direct (à un certain niveau), et si tu veux jouer avec le clic, ou avec un loop, tu es obligé de mettre très fort, sinon, tu n'es pas dedans, malheureusement c'est comme ça.

Par contre, sur scène, c'est facile de se protéger, soit tu as des
* Ear Monitor, soit tu mets des bouchons avec des retours au sol.


En studio, le fait d'avoir des clics ou des loop sur lesquels il faut jouer, c'est un peu plus difficile .


18) Une dernière question :

Quels conseils peux-tu donner aux plus jeunes et aux autres ?

C'est très simple.
Ecouter le plus de musique possible, et trouver sa voie,


Essayer de ne pas faire comme les autres, et avoir une culture musicale des plus vastes possible.


www.earbay.fr

Propos recueillis par Franck Cascalès, le mardi 10 juillet 2012

   Note Bleue Musique
  La batterie au Feeling

Visitez régulièrement cette rubrique, pour découvrir de nouveaux articles