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Vincent Barnavol, est batteur, musicien et professeur de batterie en musique actuel au conservatoire de Nîmes.
C’est à Paris sur le quai de la gare de Lyon, après une journée très active
et juste avant de courir pour attraper son train que nous avons pu partager cette excellent moment pendant quelques minutes.
Ce fut, juste, très très juste :-)
Il tien aussi le tempo dans Lazuli, groupe de rock progressif sur la scène
Européenne.
Avec un emploi du temps des plus juste, il gère avec brio sa vie de
famille, ses heures de cours au conservatoire et son groupe.
1) Vincent, pour mieux te connaître, quand est ce que tout a commencé pour toi, et pourquoi la
batterie ?
A l’âge de 7 ans, mes parents m’ont inscrit au conservatoire dans la classe de clarinette.
J’en ai fait presque 10 ans, mais en parallèle, j’écoutais beaucoup de musique de différents
horizons, un de mes groupe préférés était Génésis avec Phil Collins à la batterie.
Je crois bien que c’est à l’âge de 15 ans que j’ai commencé à taper de partout dans la maison et
Très vite, je me suis orienté vers les percussions classiques.
Ensuite, un guitariste de métal ma demandé si je jouais aussi de la batterie, évidement, je lui ai
dit non.
Mais malheureusement, il ne s’est pas arrêté là et m’a encouragé à venir quand même à sa
répétition.
J’y suis allé, j’ai emprunté des baguettes et j’ai commencé à jouer
Ce fut pour moi à ce moment là, LA révélation.
A partir de là, je n’ai plus jamais arrêté.
2) Par la suite, comment en es tu arrivé à en faire ton métier ?
Il y a eu plusieurs étapes après le conservatoire.
J’ai fait des études de musicologie, mais je me suis vite rendu compte, que ce que je recherchais n’était pas ça.
J’ai commencé à me dire que je voulais être prof, enseigner en parallèle avec mes groupes (il y avait déjà Hord, mais aussi Matières des axes).
Je faisais quelques concerts, ça marchait plutôt bien pour moi, je travaillais la batterie minimum 5 à 6 heures par jour, d’une manière ou d’une autre, il était pour moi naturel que j’en fasse mon métier.
En 2005, je suis allé au stage d’été du M.A.I à Nancy et ça m’a révolutionné le cerveau, j’en suis ressorti encore plus sûr de moi vis-à-vis de mes envies.
J’ai passé 2 DEM et un DE en musiques actuelles tout en continuant les groupes, concerts et répets.
Aujourd’hui, je suis au sein du groupe Lazuli qui tourne plutôt bien en Europe et j’enseigne les musiques actuelles au conservatoire de Nîmes.
Mon activité musicale oscille entre pédagogie, répets et concerts et j’en suis très heureux.
3) Qu’est ce qui fait selon toi, un bon musicien ?
Pour moi, un bon musicien est quelqu’un qui sait écouter les autres, s’adapter pour jouer avec eux, tout instrument confondu bien sur.
Ça passe par le plaisir de jouer, il faut être bien avec son instrument et bien avec son groupe et à partir de là, il nous est donné de pouvoir faire de la musique ensemble.
Il faut, à mon sens, faire beaucoup de rencontres musicales, être ouvert et ne pas rester dans sa cave, seul, à travailler sa technique.
4) Pour ta part, il est évident que tu ne restes pas dans une cave, que fais- tu musicalement en plus de dispenser des cours au conservatoire ?
Je suis batteur/percussionniste dans LAZULI.
Nous faisons de la musique à plusieurs facettes : chansons, électro, world certains nous classent dans le Prog-rock.
On peut y entendre du marimba, du vibraphone, du cor, de la Léode (instrument inventé par Claude Léonetti) en plus des instruments dits traditionnels dans un combo rock.
On a la chance de faire pas mal de concerts en Europe, des festivals comme le Loreley en Allemagne ou encore le Burg-herzberg.
C’est vraiment excellent, je m’éclate d’autant plus que j’étais fan de ce groupe avant d’en faire partie.
En dehors de Lazuli, je faisais partie de Hord.
Pendant près de 20 ans, j’ai eu le plaisir de jouer avec de très bons musiciens dans un style que j’affectionne particulièrement (le métal).
Mais comme on dit toutes les bonnes choses ont une fin… d’autres viendront ☺
5) Comment réagissent tes élèves du conservatoire, lorsqu’ils savent quel style de musique tu joues, sachant que le conservatoire a une image assez classique ?
Très bonne question que voici.
Effectivement, le métal n’est pas forcement le style qu’on penserait trouver au sein du conservatoire.
Lorsque j’étais élève, l’enseignement était très classique mais petit à petit il a évolué.
Maintenant, on peut trouver une classe de musiques actuelles dans la majorité des conservatoires. L’année dernière, à Nîmes, on a joué du Panthera et du NIN au concert de fin d’année.
En ce qui concerne mes élèves, certains sont surpris car je n’ai pas forcement le style du métalleux mais la plupart trouvent ça cool.
Quelques-uns vont même jusqu’à venir à mes concerts…
C’est très important pour moi d’évoluer en tant que musicien afin de pouvoir leur transmettre la réalité du métier.
Une de ces réalités est qu’il est indispensable d’être ouvert à tous les styles musicaux, d’être curieux et d’aller chercher le bon son ☺
6) Arrives-tu à travailler ton instrument comme tu le souhaites avec l’emploi du temps que tu as ?
Je n’ai jamais assez de temps pour travailler la batterie comme je le voudrais.
Entre la vie de famille, à qui j’accorde le plus de temps possible car c’est très important, les cours et les répétitions du groupe, ça n’est jamais évident.
Lorsque j’arrive à travailler, je mets mon métronome et je passe beaucoup de temps sur la coordination, l’indépendance, les débits de notes.
Je travaille aussi la lecture main gauche avec des ostinatos, je rentabilise le temps au maximum.
En règle général, je n’arrive pas à accorder plus d’une heure par jour au travail de la batterie, quand je peux le faire, en tout cas, en ce moment.
7) Voudrais-tu nous parler du matériel que tu utilises ?
Avec plaisir, en 2014, j’ai signé chez DW et PAISTE.
Ma DW est issue de la série collector, de couleur Mapa Burl, elle sonne juste de façon exceptionnelle, j’attendais ce son depuis plus de 15 ans et c’est chez DW que je l’ai trouvé.
Ma configuration est de 22 10 12 14 16, avec tout le hardware DW 9000.
J’ai toujours rêvé d’avoir les notes à l'intérieur du fût, quand tu accordes tes fûts et que tu en fais ressortir avec précision la note que tu recherches, c’est tout bonnement divin.
Ma caisse claire est une Vintage steel Copper de 6,5x14 en une seule pièce de cuivre, qui est très ouverte pour les styles que je joue.
Ma prochaine caisse claire sera un modèle en bois, rien n’est encore défini pour le type de bois, mais c’est pour bientôt, je dois encore tester pour me décider.
Mes cymbales PAISTE sont issues de la série TWENTY Custom, je crois avoir la quasi totalité des cymbales de cette série, j’ai trouvé tout ce que je recherchais dans ces cymbales.
J’ai aussi en plus de cette série une Crash Ride Master en 20, sur tes conseils d’ailleurs (rire partagé) qui est des plus explosive, avec aussi en plus un HH en 15 2002 à ma droite en fixe.
Dans LAZULI, je joue aussi avec un marimba électronique MALLETKAT PRO, ça peut s’apparenter à un gros clavier midi qui peut piloter beaucoup de choses, de l’ordinateur en passant par les lumières.
8) Voudrais-tu partager une anecdote avec nous ?
Un truc insolite, oui, j’ai ça. (Rire)
Lorsque je suis allé enregistrer le deuxième album de HORD (« The Waste Land ») chez Jochem Jacob (Ex-Guitariste de Textures) à AMSTERDAM, nous avons vécus un truc plutôt inattendu.
Un matin Jochem a débarqué au studio avec un sac en plastique pour nous faire profiter d’une tradition locale.
Cela s’est passé juste après le café du matin, il voulait nous faire manger du hareng frais cru accompagné d’oignon, j’aime autant te dire qu’après le café ça n’est pas très appétissant et je t’avoue que la première fois, je n’ai pas réussi à le faire.
J’y suis retourné 2 jours après, mais c’était pire car le hareng, n’étant pas du jour, n’était pas frais du tout, c’était pire, une vrai épreuve.
Au final je l’ai fait, il ne manquait plus que moi, nous y sommes tous passés pour honorer la tradition de Jochem et ça l’a bien fait rigoler.
9) Pour Finir, as-tu un message à faire passer en particulier ?
Depuis que j’ai l'âge de recevoir du son dans les oreilles, je me les protèges.
Je me suis fait faire mes premiers bouchons d’oreilles sur mesure à l’âge de 17 ans et depuis je ne m’en sépare jamais.
Aujourd’hui, j’ai des ears monitors, c’est excellent, surtout sur scène.
Je conseille vraiment à tout le monde de se protéger les oreilles, car lorsque les acouphènes sont là, c’est irréversible, et c’est terrible de vivre avec ça.
Et pour le mot de la fin, je dirais que le plus important est de se faire plaisir, en faisant la musique que l’on aime.
Propos recueillis le dimanche 26 octobre 2014 par Franck Cascalès
Photos perso de Vincent Barnavol
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Vincent, merci pour ta bonne humeur, ta générosité et le musicien de talent que tu es :-)
Lazuli